samedi, juin 17, 2006

Interview de David par Cyclismag

Moncoutié toujours en quête de sensations
"Mon niveau est plus bas qu'au mois de février !" lâche, dépité, David Moncoutié après la 2e étape de la Route du Sud, où il a passé 103 kilomètres échappé. "David est à 70-75% de sa forme", veut rassurer son directeur sportif, Alain Deloeuil. Le point sur l'état de forme du grimpeur de Cofidis, après son retour sur chute.
A 16 jours seulement du prologue du Tour de France, David Moncoutié n'en fait pas mystère : son état de forme est encore loin de celui affiché ces dernières années à même époque. La Route du Sud, il y a remporté une étape de montagne voilà deux ans, il s'est abstenu d'y participer l'an passé au sortir d'un excellent Critérium du Dauphiné. On savait qu'il était là. Et dans la foulée, il remportait chaque été une victoire d'étape sur le Tour de France. Cette année, il s'est aligné sur la Route du Sud simplement pour parfaire sa condition. Même si je n'avais pas abandonné sur le Dauphiné, je serais venu ici." Pour quel résultat ? "Mon niveau actuel n'a rien à voir avec l'année dernière [au même moment de la saison]. Il est même plus bas qu'au mois de février !"

"DOMMAGE A LA LIMITE QUE DAVID SE SOIT RETROUVE DEVANT"
David Moncoutié raconte désabusé cette forme physique qu'il traîne comme un fardeau. Il faut dire que ce vendredi, il s'est payé sur la Route du Sud une échappée de 103 kilomètres. Sous une chaleur lourde et avec cette conviction que le peloton allait tôt ou tard le rejoindre avant l'arrivée à Saint-Gaudens, lui et ses deux compagnons d'infortune, Anthony Charteau et Arnaud Gérard. "Dommage à la limite que ce soit David qui se soit retrouvé devant, reconnaîssait son directeur sportif chez Cofidis, Alain Deloeuil. Mais quand l'échappée est partie, je n'allais pas l'arrêter ! Aujourd'hui, pour rattraper la bavure d'hier [la mauvaise représentation des Cofidis en tête de course, NDLR], j'avais donné comme consigne d'attaquer à outrance." Ce que Moncoutié s'est employé à faire, sans arrière-pensée, en équipier plein d'application. Il s'y est repris à deux fois pour prendre place dans la triplette qui a ouvert la route à 40 kilomètres-heure, et dont le peloton s'est bien amusé en adaptant son allure. Repris à 15 bornes de l'arrivée, David Moncoutié s'est ensuite relevé. Il a perdu 3 minutes 35 sur la meute, qui en a décousu au sprint. Il insiste : "Aujourd'hui, j'ai tapé dedans".

PRESQUE SIX SEMAINES SANS ROULER
Ce retard dans sa préparation, il le doit à sa chute sur le Critérium international, fin mars. Blessure à la hanche, au coude, et surtout au genou droit. Son tendon rotulien est sectionné à moitié. Il passe presque six semaines sans rouler. Moncoutié reprend le vélo le 30 avril, le jour de ses 31 ans. Il parcourt "20 kilomètres à allure cyclo", selon son blog (1). Un mois plus tard, il part en stage dans les Pyrénées. Il reconnaît les étapes du Tour. Sa rééducation puis son retour au vélo, il les passe près des siens et de son petit Mattéo. Une consolation. Sa reprise des compétitions est décalée du Tour de Vendée au Critérium du Dauphiné. Comme attendu, David Moncoutié souffre. Il perd presque un quart d'heure sur Menchov, dans l'étape du Mont-Ventoux. Lorsqu'il abandonne, l'avant-dernier jour, il est 106e du classement général, avec 43'48'' sur le leader.

IL A PERDU 4 CENTIMETRES DE TOUR DE CUISSE
"Honnêtement, je pensais le voir plus tristounet sur cette Route du Sud", confie Alain Deloeuil. Le directeur sportif de Cofidis se veut optimiste. "David est à 70-75% de son meilleur niveau. Il ne faut pas oublier qu'avec sa blessure, il a perdu quatre centimètres de tour de cuisse. C'est clair qu'il manque de puissance, mais les efforts qu'il fait ici lui sont bénéfiques. Le temps va jouer pour lui." Et Deloeuil de rappeler que sur le Critérium du Dauphiné, son coureur continuait de souffrir une fois descendu de vélo. "Il y a une amélioration, là !" Prévenants, les patrons de l'équipe Cofidis se sont abstenus de fixer des échéances. Encore moins des objectifs. Après la Route du Sud où il espère toujours se "donner à fond" samedi sur l'étape chronométrée du Port de Balès, David Moncoutié prendra part aux championnats de France. Un simple jalon dans son retour en forme programmé. Ensuite, la première semaine du Tour est censée lui permettre de s'affiner encore d'avantage. Deloeuil insiste sur l'importance de la récupération dans les jours qui viennent.

"LE TRIPLE SUR LE TOUR DE FRANCE"
Moncoutié a bien failli ne pas faire le Tour de France. Sage prudence de ses dirigeants, qui ont changé d'avis voilà quelques semaines avec l'aval du staff médical. A l'évidence, Cofidis pense désormais que son coureur aura retrouvé au moins l'essentiel de ses atouts. Au mois de mai, l'intéressé esquissait sur son blog ses objectifs personnels pour le Tour : "Au fond de moi je pense que ça va aller et je souhaite réaliser le triplé, c'est-à-dire une nouvelle étape, de préférence une étape de montagne ! Le maillot à pois pourquoi pas, si je marque des points dans les premières étapes pyrénéennes. Le classement général je n'y crois plus trop." Ses dirigeants partagent aujourd'hui les mêmes attentes.
(1) Le blog consacré à David Moncoutié et sur lequel il intervient parfois personnellement : http://moncout.blogspot.com/

(Posté le Vendredi 16 juin 2006 @ 21:27:49)
Par Sébastien Bosvieux et Pierre Carrey (sur la Route du Sud)
Crédit : Delphine Page - http://www.cycling-photos.net/

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cette interview nous dit pas plus que ce que l'on savait, ce qui est excellent c'est de voir qu'ils parlent du blog !!! vive le blog d'estelle.

Par contre ils parlent de s'améliorer lors de la première semaine du tour, mais ça peut également te mettre dans le rouge au rythme où ça va si tu es pas au top. En plus David il finit pas fort la 3ème semaine comme un ullrich ou un casar, sa condition évolue pas bcp comme un coureur de grand tour c'est pour ça qu'il est meilleur sur une semaine. En 2003 on pensait qu'il monterait en puissance, et il n'a pas réussi, il a brillé en 2005 et 2004 car il sortait d'un bon dauphiné.

Car meme pour viser une étape il faut les jambes, david a deux fois gagné car il était le plus fort de l'échapé, la selection se fait aussi dans les échapés et en 2003 david n'aarivait pas à suivre les échapés. Je reste confiant mais je pars en me disant qu'il faudra pas trop en attendre de lui.