mercredi, février 23, 2011

Interview de David


David Moncoutié, fête cette année ses 15 ans de carrière, mais à 35 ans, il reste encore le grimpeur français de référence. Après avoir briller sur les routes du Tour d'Espagne, "Moncoucou" souhaite à nouveau briller en France pour conclure sur carrière devant son public. Le vainqueur du Tour Méditerranéen,  revient pour Cyclism'Actu sur son excellent début de saison et sur sa préparation pour le Tour de France, son grand objectif de l'année.

Comment vous sentez-vous physiquement en ce début de saison ?
Je vais très bien. Je ne m'attendais pas à être en forme si tôt dans la saison. Gagner dès le Tour Méditerranéen avec prime l'étape du Mont Faron, c'est important pour la suite de ma saison, ça donne le moral.

Le Faron parlons en. Nous savons tous que c'est une montée qui vous convient bien, et où vous avez l'habitude de vous mettre en évidence. Pensiez-vous pouvoir gagner à nouveau cette année ?
Je l'espérais. L'équipe avait travaillé en ce sens toute la semaine, pour ne pas prendre de cassure notamment, je ne savais pas encore exactement où j'en étais, mais je savais que sur cette ascension je pouvais faire quelque chose de bien, elle me convient. À chaque fois que je l'ai disputée j'ai toujours fini dans les trois premiers. C'est déjà une bonne chose pour le moral, je la connais bien et j’avais confiance en moi, ça a marché !

Pensiez-vous au général avant cette étape ?
C'était mon objectif. Toute la semaine je m'étais efforcé à ne prendre aucune cassure afin d'arriver à la dernière étape avec le moins de retard au général. Je savais que je remportais l'étape, je gagnais le général, c'était donc une double motivation.

On vous a encore vu à l'aise ce week-end sur les routes du Haut Var. Qu’a-t-il manqué à votre équipe, Cofidis, pour remporter la course ?
C'était une course très difficile, le parcours de la seconde étape était vraiment compliqué, ça roulait très vite et il avait beaucoup d'attaque. C'était une course extrêmement difficile à contrôler. Nous nous sommes retrouvé qu'à deux de la Cofidis dans le final et Samuel [Dumoulin] était un peu sec après avoir essuyé plusieurs attaques. Après 200 bornes de course, nous ne pouvions plus rien contrôler.

Auriez-vous pu jouer votre carte personnelle une fois que Samuel Dumoulin ait craqué ?
Le problème c'est que j'avais déjà un peu roulé avant, j'étais par conséquent déjà un peu entamé et fatigué. Quand Samuel a craqué devant le trou était déjà fait, c'était trop tard pour y aller. La seule chance pour moi aurait été de sortir dans la côte des Tuilières mais je n'aurais pas pu finir seul. Si je courais c'était pour faire une place d'honneur et non pour la victoire, ce n'était pas jouable. La meilleure chose à faire était de rouler pour "Sam".

Quelles sont les prochaines courses auxquelles vous participerez ?
Je vais faire ce week-end les boucles du Sud Ardèche mais après je ne sais pas car les sélections pour Paris-Nice n'ont pas encore été faites. Je suis tenté de faire le Tour de Catalogne car le parcours est assez difficile, et l'arrivée au sommet à Andorre peut me convenir. Le parcours de Paris-Nice en revanche ne me convient pas vraiment, il n'y a aucune arrivée au sommet. Si l'équipe me sélectionne, j'irai mais sans prétentions particulières.

Etre autant en forme en début de saison, est-ce un problème pour briller sur le Tour de France en juillet ?
Non car je n'ai rien fait de particulier pour arriver en forme. J'ai fait une préparation hivernale très simple, on a bien roulé durant le stage avec l'équipe mais c'est tout. Chez moi je n'ai pas roulé énormément, je ne pense donc pas que cela va jouer sur ma forme de juin/juillet.

Le maillot à pois sera-t-il votre objectif principal ?
Je pense plutôt viser une victoire d'étape. C'est vrai que les dernières années où je l'ai fait, je voulais jouer le maillot à pois, mais ça ne m'a jamais réussi, ça ne se déroulait pas du tout comme prévu. J'estime qu'une victoire d'étape est plus dans mes cordes, pour le reste je verrais au jour le jour. Si le classement de la montagne est jouable je ne vais pas gêner, mais l'objectif principal reste de gagner une belle étape de montagne.

Avez-vous déjà repéré le parcours et les étapes qui peuvent vous convenir ?
Bien sûr que je l'ai regardé  et c'est vrai que c'est un parcours assez difficile. Dans le Massif Central, les Pyrénées et les Alpes il y a pas mal d'étapes peuvent  me convenir. Le parcours du Tour de France me plaît bien.

Viser le Tour de France plutôt que la Vuelta est-ce, pour vous, une grande différence ?
La Vuelta c'est la course qui me convient le mieux, revenir sur le Tour c'est un nouveau challenge. Ces dernières années, le Tour ne m'a pas vraiment réussi et je suis vraiment motivé pour prendre ma revanche. Le Tour d'Espagne c'est vraiment la course qui correspond le plus à mes capacités, j'y ai fait de bons résultats et j'ai envie de revenir sur le Tour pour finir sur une bonne note. C'est un gros challenge.

Cette saison sera-t-elle inévitablement la dernière de votre carrière ?
Je ne peux pas encore répondre à cette question car je n'ai moi même pas la réponse, je ne sais pas. A vrai dire, je prends cette saison comme si c'était la dernière, mais je verrai si je continue ou non certainement après le Tour. Je ne peux pas être affirmatif à 100% sur ce sujet à l'heure actuelle.

Le Tour de France peut-il changer cette décision ?
Oui peut-être, tout dépendra de comment se passera le Tour. Je verrais à ce moment la si j'ai encore la motivation pour faire une saison supplémentaire ou non. Si j'ai encore des objectifs et l'envie alors peut être que je continuerais.

Y a-t-il d'autres courses que vous viserez au cours de la saison ?
Il y a le Dauphiné que je n'ai pas fait l'an dernier alors que c'est une course que j'apprécie beaucoup. Après nous allons voir ce que je peux faire sur les classiques ardennaises pour pourquoi pas viser un top 10 sur une course comme Liège Bastogne Liège.

Ces courses là, avec des montées plus courtes, ça vous plait  ?
Ce sont des courses où il faut savoir frotter et c'est quelque chose qui n'est pas forcément évident pour moi. Malgré tout, chaque année, j'arrive à mieux cerner ces courses et aujourd'hui avec mon expérience je pense que je suis capable d'être un acteur dans le final. Après tout peut arriver...

Propos reccueillis par Yohann Lossouarn
(http://www.cyclismactu.net/news-interview_david_moncoutie_un_nouveau_challenge-12850.html)

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